Le rucher de l’Ecole Steiner-Waldorf de Verrières-le Buisson
visite avec les enfants de la deuxième classe en juin 2021
A l’École Steiner essonnienne, ce vendredi de juin est mis à profit pour l’observation des abeilles qui ont élu domicile dans le rucher installé sur le campus.
Les enfants sont surexcités. Ils jettent bras et jambes dans leurs combinaisons d’apiculteurs. La deuxième classe [CE1, ndlr] de l’École Steiner de Verrières-le-Buisson s’équipe pour aller voir les abeilles. Frêle silhouette dépassant à peine les enfants, Virginie, l’enseignante, aide une tête brune à trouver la sortie. L’ambiance est légère, les grandes vacances approchent !
Le petit groupe est enfin prêt. Il emprunte en rangs désordonnés une large allée du Clos Clairbourg, puis un sentier de terre battue qui s’éloigne du petit château et des constructions plus modernes qui accueillent les classes. « Encore un peu de patience ! » La cordée de cosmonautes est à présent assise sur un tronc couché à l’ombre d’un grand hêtre. Claudia, responsable du jardin de l’école, formée en apiculture naturelle, rappelle la règle avec un léger accent allemand : « On reste calme. » Elle vérifie les fermetures de chaque combinaison.
Des ruches pédagogiques
Passé le portillon, les silhouettes blanches, silencieuses, font un détour en arc de cercle afin d’atteindre la ruche par le côté sans couper la « piste d’atterrissage ». La colonie d’abeilles noires occupe une ruche Warré qui reconstitue leur environnement naturel. Elles y fabriquent leurs rayons seules. « Qu’est-ce que vous faites, les petites ? », Mikaela (1) s’est postée la première à l’arrière de la ruche. Une vitre permet d’observer les abeilles, les rayons aux alvéoles irrégulières. L’installation des ruches dans l’école a permis aux 360 enfants, âgés de deux ans et demie à dix-huit ans, de découvrir la vie d’un insecte social, de se sensibiliser au fonctionnement d’un écosystème. « Nourrir la sensibilité et l’intelligence des enfants dans le but de développer leur liberté de penser », c’est ce à quoi la pédagogie Steiner-Waldorf aspire. Les lycéens s’initient à l’apiculture. Mais le miel récolté est impropre à la consommation. Claudia préfère le laisser aux abeilles. « En hiver, ça leur donne un coup de pouce ! »
Virginie éternue. Les buissons alentours sont en fleurs. Le projet de rucher inclue la plantation d’arbustes et d’arbres mellifères.
Roman (1) et Sacha (1) entreprennent d’ouvrir la deuxième ruche. Enjoués, ils en explorent les cadres vides et grattent des restes de cire. La jardinière se désole : Elle n’était pas présente quand l’essaim s’est formé, elle a loupé l’occasion de récupérer une autre colonie.
Leçon de sciences naturelles in situ
Nettoyeuse, nourrice, maçonne, magasinière, ventileuse, gardienne, butineuse : Un groupe révise avec leur enseignante les métiers successifs des abeilles. « – Connaissez-vous la différence entre une abeille et une guêpe ? » Emma (1) lève le bras, la main bien à l’abri dans sa manche : « – le dard ! »
D’autres s’intéressent au récipient d’eau agrémenté de cailloux. Claudia indique aux enfants qu’ils peuvent en installer chez eux. Les abeilles peuvent y boire sans s’y noyer.
Il fait chaud, certains enfants n’y tiennent plus, dégagent leur tête pour respirer. Il va être temps de rejoindre la classe. « 139 ! », crie Victor (1), arraché à son poste d’où il comptait les abeilles qui décollaient.
Les combinaisons sont bien vite retirées. Libérés, les enfants courent en criant vers la cantine d’où s’échappe une bonne odeur.
(1) Le prénom a été modifié.